Fin 2019 je réactivais mon vieux compte Twitter. Je l'avais créé en 2008 pour promouvoir mon travail de recherche en bases de données, et il me semblait utile d'y faire connaître https://klaro.cards.
Trois ans plus tard, c'est non sans un certain soulagement que je passe enfin à autre chose. Sans avoir beaucoup promu Klaro Cards.
Quelque chose se passe sur Twitter, de l'ordre d'une dégénérescence mentale généralisée aggravée d'une gigantesque addiction.
La seconde m'est connue, mais j'ajoute que j'aurais pu vivre avec, comme j'ai vécu avec des précédentes, vis avec d'autres et vivrai avec de nouvelles à l'avenir.
J'espère par contre échapper à la dégénérescence mentale, s'il n'est pas déjà trop tard. Le symptôme est éminemment reconnaissable: des personnes souvent sympathiques et plutôt intelligentes versent chaque jour un peu plus dans l'antipathie et la bêtise. Certes, nous sommes inquiets et fâchés,
pour des raisons fort légitimes. Fâchés sur les politiques en particulier.
Je dois avouer que cela m'attriste de voir des twittos et twittas plutôt comiques verser dans la râlerie, la rancœur et l'agressivité. Cela m'attriste, mais je pourrais vivre avec... J'observe par contre, y compris chez moi, toujours plus de cette arrogance stupide qui consiste à opter pour des positions de plus en plus dures et de plus en plus suffisantes, sur les sujets qu'on maîtrise pas ou peu. Le twitto lambda prend ainsi tranquillou des positions fermées sur l'économie, l'écologie, l'énergie, la santé, la politique, la guerre, pour n'en citer que quelques uns. Et il reprend sur ces sujets autant son homologue twitto lambda que l'expert du domaine, souvent en le traitant de débile profond.
L'insulte n'est jamais loin. De la part de Jeanonyme, visiblement frustré par la vie - ce que je comprends fort bien à défaut d'excuser - je pourrais vivre avec. Mais voir tomber dans la confusion ou le complotisme des twittos que je lisais avec plaisir, avec qui j'échangeais parfois, me sentir soupirer, hausser les yeux au ciel, savoir surtout qu'ils ont une réaction miroir à mes propres tweets, tout cela m'est proprement insupportable. Ajoutez l'addiction, Twitter est un asile de fous. Une grande bande de fous, ici pris du syndrome de la Tourette, là discourant sans auditoire, ici encore soulevant une foule de quatre à quarante mille Jeanonymes sur un sujet non maîtrisé, là enfin espérant discuter d'un sujet important en récoltant l'exact opposé: l'indifférence ou la haine. Seuls les fous et les folles comiques valent encore le détour. Et ces jours-ci iels versent dans la rancœur.
Dans mon chef, il existe une dualité bizarre. Ainsi, c'est le doute qui m'amène à procrastiner dans la promotion de mon propre travail. Alors qu'il s'agit de sujets proprement maîtrisés, que j'ai été formé à présenter scientifiquement, je me sens incapable de promouvoir activement Enspirit et Klaro Cards. Syndrome de l'imposteur, culpabilité peut-être, humilité déplacée. Si un jour quelqu'un cherche un wallon à disséquer pour comprendre la source de son manque d'ambition, je suis 100% disponible, même pas mort.
Ce doute et cette procrastination m'amène (ou plutôt m'a amené) à perdre mon temps sur Twitter, à y donner mon avis, militer parfois, sur des sujets dont je ne connais rien. Avec aplomb et je pense sans insulte.
Contrairement à l'impression que peut donner ce blog post, ce ne fût pas inutile. Sur nombre de sujets, dont l'économie, l'écologie, l'énergie, la santé, la politique, la guerre, j'ai appris plus sur Twitter que nulle part d'autre auparavant. Dualité ici aussi: c'est du désaccord voire d'une tierce bêtise (quand elle fait écho à sa propre inculture), que naissent nombre de questionnements sains pour qui sait aborder tout cela avec un fond d'humilité.
Comme bien d'autres avant moi j'ai vu en Twitter la possibilité d'une plateforme citoyenne. Et comme dans d'autres plateformes citoyennes, je vois l'égo envoyer tout balader. Au final j'y préfère mon doute et ce que je crois être de l'humilité. Un jour j'y travaillerai, sans doute pour ne pas terminer Jeanonyme le frustré.
Trois ans plus tard, c'est non sans un certain soulagement que je passe enfin à autre chose. Sans avoir beaucoup promu Klaro Cards.
Quelque chose se passe sur Twitter, de l'ordre d'une dégénérescence mentale généralisée aggravée d'une gigantesque addiction.
La seconde m'est connue, mais j'ajoute que j'aurais pu vivre avec, comme j'ai vécu avec des précédentes, vis avec d'autres et vivrai avec de nouvelles à l'avenir.
J'espère par contre échapper à la dégénérescence mentale, s'il n'est pas déjà trop tard. Le symptôme est éminemment reconnaissable: des personnes souvent sympathiques et plutôt intelligentes versent chaque jour un peu plus dans l'antipathie et la bêtise. Certes, nous sommes inquiets et fâchés,
pour des raisons fort légitimes. Fâchés sur les politiques en particulier.
Je dois avouer que cela m'attriste de voir des twittos et twittas plutôt comiques verser dans la râlerie, la rancœur et l'agressivité. Cela m'attriste, mais je pourrais vivre avec... J'observe par contre, y compris chez moi, toujours plus de cette arrogance stupide qui consiste à opter pour des positions de plus en plus dures et de plus en plus suffisantes, sur les sujets qu'on maîtrise pas ou peu. Le twitto lambda prend ainsi tranquillou des positions fermées sur l'économie, l'écologie, l'énergie, la santé, la politique, la guerre, pour n'en citer que quelques uns. Et il reprend sur ces sujets autant son homologue twitto lambda que l'expert du domaine, souvent en le traitant de débile profond.
L'insulte n'est jamais loin. De la part de Jeanonyme, visiblement frustré par la vie - ce que je comprends fort bien à défaut d'excuser - je pourrais vivre avec. Mais voir tomber dans la confusion ou le complotisme des twittos que je lisais avec plaisir, avec qui j'échangeais parfois, me sentir soupirer, hausser les yeux au ciel, savoir surtout qu'ils ont une réaction miroir à mes propres tweets, tout cela m'est proprement insupportable. Ajoutez l'addiction, Twitter est un asile de fous. Une grande bande de fous, ici pris du syndrome de la Tourette, là discourant sans auditoire, ici encore soulevant une foule de quatre à quarante mille Jeanonymes sur un sujet non maîtrisé, là enfin espérant discuter d'un sujet important en récoltant l'exact opposé: l'indifférence ou la haine. Seuls les fous et les folles comiques valent encore le détour. Et ces jours-ci iels versent dans la rancœur.
Dans mon chef, il existe une dualité bizarre. Ainsi, c'est le doute qui m'amène à procrastiner dans la promotion de mon propre travail. Alors qu'il s'agit de sujets proprement maîtrisés, que j'ai été formé à présenter scientifiquement, je me sens incapable de promouvoir activement Enspirit et Klaro Cards. Syndrome de l'imposteur, culpabilité peut-être, humilité déplacée. Si un jour quelqu'un cherche un wallon à disséquer pour comprendre la source de son manque d'ambition, je suis 100% disponible, même pas mort.
Ce doute et cette procrastination m'amène (ou plutôt m'a amené) à perdre mon temps sur Twitter, à y donner mon avis, militer parfois, sur des sujets dont je ne connais rien. Avec aplomb et je pense sans insulte.
Contrairement à l'impression que peut donner ce blog post, ce ne fût pas inutile. Sur nombre de sujets, dont l'économie, l'écologie, l'énergie, la santé, la politique, la guerre, j'ai appris plus sur Twitter que nulle part d'autre auparavant. Dualité ici aussi: c'est du désaccord voire d'une tierce bêtise (quand elle fait écho à sa propre inculture), que naissent nombre de questionnements sains pour qui sait aborder tout cela avec un fond d'humilité.
Comme bien d'autres avant moi j'ai vu en Twitter la possibilité d'une plateforme citoyenne. Et comme dans d'autres plateformes citoyennes, je vois l'égo envoyer tout balader. Au final j'y préfère mon doute et ce que je crois être de l'humilité. Un jour j'y travaillerai, sans doute pour ne pas terminer Jeanonyme le frustré.