Bernard Lambeau

January 30, 2025

Je n’irai pas au souper ski.

C’est un crève coeur. Je serai sans doute le seul à faire cette démarche ; je vais mettre Tom dans une situation compliquée.

Mais aller au souper spaghetti c’est financer (in)directement ce que je ne veux surtout pas : la destruction de la planète, des animaux, des humains. Je n’irai donc pas.

C’est documenté, scientifiquement avéré :

  1. Le ski c’est des émissions de CO2 énormes, à cause des transports et de la neige artificielle.
  2. Le ski, et le tourisme de masse qu’il induit, détruit la biodiversité et les espaces naturels. La remontée “toujours plus haut” pour aller chercher la neige ne va faire qu’aggraver les choses.
  3. Ce qui est rare est cher. La neige est rare, la neige est chère. Le ski institué dans une école comme la nôtre, c’est obliger les moins aisés à devoir se serrer la ceinture par pression sociale des plus riches.

Soit on n’en pas conscient, ok.
Soit on en est conscient, et “tout ça on s’en fout”, pas ok.
Soit on en est vraiment conscient.

C’est un crève coeur. Je vais mettre Tom dans une situation délicate. Je le laisserai choisir, comme suggéré par Elodie. L'amener à choisir entre :

  • “J'y vais, je veux faire comme tout le monde”
  • “J’y vais (quand même) mais ça m'a gâché mon envie”
  • “Je n’y vais pas, je ne veux pas froisser papa”

Je vais donc expliquer à Tom. Lui donner ce cadeau de vie absolument insupportable, et quelques fois peut-être libérateur : vivre réellement avec la conscience des enjeux, l’horreur des choix qu’elle implique, le sentiment d'être toujours beaucoup trop seul à les faire.

C’est un crève coeur. Je n’irai pas au souper ski. Que d’autres détruisent la planète, pourquoi pas. Que mon fils détruise la planète en conscience ou malgré lui, pourquoi pas. Que je doive aller jusqu’à participer activement au financement de cela, sûrement pas.