Claire

May 15, 2023

mama

My mama and my mama’s mama ~45 years ago ❤️

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Saint Omer (2022)

As I get older and wonder whether I want to be a mother one day, I find myself curious about, yet confounded by the idea of child-bearing. It's depicted in our culture with a happy, spiritual glow; a necessary human experience that you could only live through to understand and appreciate. 

I've yearned for clearer answers to my questions, and I found something powerful within the movie Saint Omer. At the movie's conclusion, an attorney provides closing remarks reflecting on maternity. She conveys how child-bearing is the closest thing to magic and mythology that we as humankind regularly experience. And that, yes, while there is incredible meaning and humanity in child-bearing, there is also something disturbing and monstrous about it. I found these final remarks a comforting admission, one that made me feel more appreciative of the dark, beautiful magic that is pregnancy:

English-translated transcript of the final part of the speech: 
What I’m telling you is not poetry, it is science. We know that during pregnancy, the mother’s cells and DNA migrate to the fetus. It is less known that the exchange works both ways. The child's cells also migrate towards the mother’s organs. They lodge themselves in her body, from her brain to her toes. Even after birth, even if the pregnancy is not carried to term, those cells live on, sometimes throughout a woman’s life. A mother and her child are thus intertwined with one another, in an inextricable manner. It’s inevitable, it’s biology. Do you know what scientists call these cells? Chimeric cells. Like the Chimera, the mythical monster. A hybrid creature composed of different animal parts. A lion’s head, a goat’s body, a snake’s tail. So, members of the jury, I have come to believe that we women, we are all chimeras. We carry within us, the traces of our mothers, and of our daughters, who in turn, will carry ours. It is a never-ending chain. In a way, us women, we are all monsters. But we are terribly human monsters.
My attempt at the full transcript in French (excuse any errors and tell me if you catch any, my French is rusty and I was never perfectly fluent): 

c’est l’histoire mes dames et messieurs du jurée, d’une femme phantome, une femme que personne ne voit, que personne ne connaît.

c’est l’histoire d’une lente disparition, une tragique descente aux enfers dans laquelle une mère a mené son enfant. 

cette femme a commis le pire: l’infanticide. elle a tué sa fille et elle leur reconnaît.

c’est insupportable pour nous; ça dépasse lentement.

une mère qui s’autorise à tuer l’enfant qu'elle a chéri pendant 15 mois.

il est plus commode de la voir comme un monstre; un monstre il faut le vaincre. 

alors vous ouvrez la code pénal et vous la condamnez, mais si vous faites cela mesdames et messieurs du jurée: vous aurez rendu un arrêt, mais vous n’aurez pas rendu la justice. vous n’aurez pas répondu que la question la plus facile, mais pas à la question que votre responsabilité de juge vous oblige à vous poser.

si vous n’arrivez pas à vous poser cette question, vous resterez sur la plage, sidérer par l’horreur du crime 

pourquoi?

qu’est-ce qui pousse laurence coly à tuer sa fille? qu’elle a aimé soigné parfaitement jusqu'à là?

pourquoi ne va pas tuer à la naissance?

pourquoi est elle morte, elise?

elise est morte parce que sa mere est folle et parce que dans sa folie sa mère croit ainsi à la protéger.

imaginer les deux extrêmes de son parcours s’il vous le voulez bien.

imaginer cette jeune demoiselle plein d’ambitions et d’envies qui débarque à Paris et posez vous la question: comment est elle devenue cette femme enfermé, invisible; qui ne sort plus de l’atelier de son compagnon?

quand elle a emménagé chez luc dumontet, laurence coly est sans resources.

elle n’a plus d’un compte de banque, pas de secue, pas d'inscription en l’université.

elle commence à entendre des voix, elle a des hallucinations, des rêves effrayants, des signes étranges qu’elle peine à déchiffrer.

à part de quelques appels à sa mère, elle n’a plus de contacte avec l'extérieur. elle est dans une solitude si rude qu’elle pourrait presque la toucher.

et c’est dans ce contexte là qu'elle apprend qu’elle est enceinte, qu’elle va donner naissance à sa fille.

en réalité, laurence coly ne cache ni sa grossesse ni l'accouchement; elle se cache elle-même.

elle ne veut pas se montrer, elle a trop peur.

alors la sorcellerie. la sorcellerie, un jeune avocat, même après trois jours de barreau, mettrait en pièce une stratégie de défense basé sur la sorcellerie.

si je devais vous en parler, ce serait uniquement pour voir appeler la conclusion de l’expertise psychiatrique.

la sorcellerie n’est que la manifestation du délire de laurence coly.

cette femme a besoin d’être soigné et en maison d'arrêt ne l’ait pas. 

la condamner à une longue peine c’est à proprement parler la condamner à la folie.

je vais terminer les dames et les messieurs du jurée en vous parlant d’une chose qui m’a particulièrement touché.

laurence coly a appris être mère sur l’internet. elle a essayé de faire ce qu’elle fallait;
elle a tenté de lutter, de tenir, mais elle a perdu.

et il n’y avait personne pour l’aider, personne ne pouvait comprendre.

et on ne la comprend toujours pas laurence coly. on voudrait vous faire croire qu’elle est menteuse, arrogante, manipulatrice, un monstre, en somme.

mais ce matin-même, laurence m’a raconté un rêve dans lequel elise était avec elle dans le prison. quand j’ouvris la porte de sa cellule, elise courait se réfléchit  dans mes robes d’avocate.

laurence sait que sa fille sera toujours avec elle. elle est en elle.

ce que je vous raconte là ce n’est pas la poésie, c’est la science.

on sait que l’hor d’une grossesse, les cellules et la DNA maternelle migrent vers le fœtus. ce qu’on sait moins c’est que l'échange se fait dans les deux sens: les cellules de l’enfant fuit aussi vers les organes de la mère. elles se logent dans tout son corps: de son cerveau jusqu’aux orteils.

même après un accouchement, même si la grossesse n’est pas mené à terme, ces cellules persistent parfois pendant tout la duré de la vie d’une femme. une mère et son enfant sont ainsi imbriqué l’un dans l’autre de manière inextricable.

on n’ait peur rien, c’est de la biologie.

savez vous comment les scientifiques nomment ses cellules?

les cellules chimériques. comme la chimère, le monstre des mythes.

un être composite se constitue de membres d’animaux différents: la tête d’un lion, le corps d’une chèvre, la cul d’un serpent.

alors, mesdames et messieurs du jurée, je me dis que nous les femmes, nous sommes toutes des chimères.

nous porterons en nous la trace de nos mères et de nos filles qui à leur tour portent en autres.

c’est une chaine infinie.

nous sommes quelque part toutes des monstres, mais des monstres terriblement humain.