« Ce n’est pas dans les priorités… »

Je prenais un café avec un ami et lui racontais les problèmes qui affligent les employé·es de plusieurs organisations aujourd’hui : désengagement, démission silencieuse (quiet quitting), anxiété, cynisme, désalignement, manque d’encadrement, etc., et il m’a répondu à quel point son employeur souffrait des mêmes maux et en avait assez de composer avec un haut roulement de personnel.  

J’ai sauté sur l’occasion.

Mon ami n’est vraiment pas le premier (et le dernier) à me servir ce type d’argument. Il exprime justement un autre mal qui afflige la plupart des organisations : la place qu’occupe les enjeux de ressources humaines dans leurs priorités. 

À première vue, l’achat majeur d’un nouvel équipement, la livraison d’un projet important ou l’acquisition d’un gros client peuvent sembler pas mal plus prioritaires que de régler le cas de Guillaume qui travaille bien mais est désagréable envers ses collègues ou mettre en place un rituel de rencontres 1:1 pour tâter en continu le pouls des employé·es. 

Le problème, c’est qu’il y a toujours des gros clients à acquérir ou des livraisons qui attendent. Pendant ce temps, Guillaume cause le départ de Sophie qui n’en peut plus de composer avec son attitude et Jonathan vient de signaler son arrêt de travail pour cause d’épuisement professionnel après avoir affiché une mine d’enterrement depuis plusieurs semaines. 

Pour les managers, il est très difficile de faire tourner toutes les assiettes en même temps : les objectifs, les rapports, le service, les clients, l’administration, les opérations, les ressources humaines. Il est normal d’en échapper une de temps en temps, mais il faut sans cesse se rappeler que les employé·es forment les assises de tous ces éléments et se retrouvent donc à l’origine de leur succès… ou de leur échec. 

Donc, allez ouvrir votre gestionnaire de tâches et épinglez celles reliées aux ressources humaines tout en haut de votre liste. Vous me remercierez plus tard 😉