21 Août 2025
Ca y est! Il y a 48 heures mon épouse et moi avons accompagné à l’aéroport notre fille, notre gendre, leurs quatre enfants et leurs 14 valises. Direction Tel Aviv et cette fois pas pour des vacances….Les merveilles de la technique nous ont permis d’assister quelques heures plus tard à leur entrée dans leur nouvel appartement où les attendaient notre fils, notre fille ainée et leurs familles. Désormais, douze petits enfants en Israël…. Tous n’ont pas pu accueillir leurs cousins, notamment les deux qui sont à l’armée …..
Ca y est! Il y a 48 heures mon épouse et moi avons accompagné à l’aéroport notre fille, notre gendre, leurs quatre enfants et leurs 14 valises. Direction Tel Aviv et cette fois pas pour des vacances….Les merveilles de la technique nous ont permis d’assister quelques heures plus tard à leur entrée dans leur nouvel appartement où les attendaient notre fils, notre fille ainée et leurs familles. Désormais, douze petits enfants en Israël…. Tous n’ont pas pu accueillir leurs cousins, notamment les deux qui sont à l’armée …..
Faire son Alyah dans un pays en guerre, situation paradoxale aux yeux des observateurs extérieurs et pourtant tellement naturelle! A l’aéroport, je me suis rappelé une phrase d’il y a plus de trente ans, d’un homme pour qui j’avais une profonde admiration, l’Ambassadeur Meir Rosenne, alors Président mondial des Bonds d’Israel: «Israël est le seul pays au monde dont les obligations se placent plus facilement dans le public quand la situation politique est préoccupante….».
Plutôt que de gloser sur une actualité que percute ces jours-ci notre histoire familiale personnelle, je préfère , avec l’accord de son autrice, reproduire le message que ma fille avait envoyé à ses amis avant son départ.
Longue vie à Israël, («Am Israël haï!») comme Béatrice l’écrit en hébreu à la fin de ce texte…..
RICHARD PRASQUIER
richard.prasquier.com
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J-2 avant le grand départ !!!
On me demande sans cesse si je suis plutôt excitée ou angoissée ? Ni l'un ni l'autre... La décision est prise, les valises sont faites et nous gérons les derniers détails pratiques. Ce n'est pas une Alyah comme les autres guidée par l'envie ou l'espoir d'une vie meilleure. J'entends beaucoup de mes amis me dire que j'ai raison et qu'ils vont bientôt nous rejoindre, que bientôt l'air deviendra irrespirable pour les Juifs en France et qu'il n'y aura pas d'autre choix pour fuir les actes antisémites qui nous menacent et la banalisation du discours antisioniste qui nous blesse presque tout autant. Peut être... De l'autre côté on me dit aussi que l'air en Israël est devenu irrespirable. La menace incessante des attaques a déstabilisé une société pourtant habituée à vivre sur le fil. Les lignes de fracture internes sont devenues si profondes qu'elles mettent en péril l'avenir d'Israël bien plus que tous ses ennemis extérieurs. Dans une interview Yuval Noah Harrari, dont j'ai toujours apprécié la sagacité, a estimé que le peuple juif était à un tournant de son histoire aussi important que la chute du temple ou la Shoah. Le pays est en passe, selon lui, d'être dirigé par des supremacistes racistes et religieux qui forment une part croissante de la société, de la culture et de la politique en Israël.
L'histoire nous a appris à survivre à ceux qui veulent nous anéantir : les Egyptiens, Amalek, les Grecs, les Romains, les Croisades, l'Inquisition, les Cosaques, les pogroms tsaristes et nationalistes, la Shoah, les purges staliniennes, les expulsions violentes et définitives du monde arabe et maintenant le Hamas et l'islamisme soutenus par la jeunesse du monde qui, drapée de ses certitudes appelle sans complexes à la destruction d'Israël. Mais cette fois, pour la première fois, nous sommes en mesure de nous défendre et ça change tout. Avoir le droit de se défendre implique aussi une responsabilité que l'Histoire nous avait épargnée. Le jeu est injuste car nous ne jouons pas avec les mêmes règles et la mesure est souvent un renoncement face à l'extrême. Mais si malgré tout, comme moi (et de nombreux antisémites), on estime qu'Israel n'est pas un pays comme les autres, alors on est en droit d'attendre de lui qu'il adhère à des principes moraux supérieurs pour protéger ET préserver l'âme peuple juif. Entre l'impératif absolu de sécurité soutenu par le principe de réalité et l'impératif éthique soutenu par le principe d'humanisme qui est au cœur du judaïsme, l'équilibre délicat est menacé. D'un côté comme de l'autre la chute signifierait la disparition d'Israël et par extension du peuple juif: la disparition physique d'un côté ou la destruction morale de l'autre.
Pour ma part je refuse de renoncer à l'Idée que je me fais d'Israël et j'estime que s'il existe un usage légitime de la violence quand la menace est existentielle, il est de mon devoir, en tant que Juive, de me tenir aux côtés d'Israël et de tout faire pour tirer la corde qui maintient le cap et le navire à flots durant la tempête...
עם ישראל חיי
BEATRICE BENHAMOU PRASQUIER